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Stéréotypes sur les sports que les hommes ne peuvent pas faire


Anne-Sophie Joscht

Les femmes souffrent d'inégalité et de manque de parité. En sport comme dans le reste. Qu'en est-il des hommes ?

Les Jeux olympiques sont un festival universel, où cultures, ethnies, et toutes disciplines confondues se mélangent et s'exaltent. À l'heure où les Jeux sont très débattus, car ceux de Paris approchent et ceux de 2020 ont enfin eu lieu cette année, une piqûre de rappel s'impose. L'égalité sportive entre hommes et femmes n'est pas encore atteinte. Ni durant les Jeux olympiques, ni en dehors. Si un précédent article sur le sujet des injustices envers les femmes dans le sport est déjà paru, il est aussi vrai que les hommes aussi subissent des injustices.

Les sports ont-ils un genre ?

Culturellement et historiquement, les sports sont genrés. Certains sports sont masculins, d'autres féminins. Une construction sociétale que de plus en plus de sportifs, membres des gouvernances des institutions sportives, journalistes cherchent à dénoncer et bannir. Pourquoi ? Car si la distinction s'arrêtait uniquement là, peut-être que les conséquences de cette séparation ne poseraient pas tant problème. Or les implications de cette distinction sont délétères à tous les niveaux :

  • des filles, pourtant attirées par un sport masculin, se sentent moins enclines à pratiquer en raison des injonctions de la société qu'elle ressent depuis la plus tendre enfance ;
  • l'inégalité des salaires entre sportifs ;
  • la sous-représentation des sports (masculins ou mixtes) dans les médias lorsqu'il s'agit de sportives ;
  • financement plus important pour les sportifs masculins ;
  • des injustices au niveau des fédérations ou des compétitions nationales ou internationales (inégalités encore présentes aux Jeux olympiques, qui tendent à s'effacer mais, l'égalité n'est pas encore atteinte à 100 %), etc.

Les sports "masculins", généralement des sports agressifs, l'agressivité étant associée à la masculinité, sont considérés comme plus prestigieux que les sports dits féminins et plus médiatisés également (football, rugby en tête de lice).

Dans la pratique de la gymnastique, la danse et le patinage sur classe, on constate une surreprésentation féminine chez les licenciés et pratiquants.

Longtemps, la sexualité des sportifs est entrée dans les débats et discussions alors que le sujet n'a aucun rapport. Tout comme les footballeuses ont été considérées comme lesbiennes à une époque, les danseurs (classiques principalement) étaient forcément  homosexuels... La confusion entre activité pratiquée, comportement et sexualité est, malheureusement, toujours une réalité aujourd'hui et continue de faire des dégâts.

La gymnastique, un sport gracieux ou athlétique ?

Les deux bien entendus, pourtant, c'est bien une discipline qui différencie plus ou moins sans le vouloir les hommes et les femmes qui la pratiques.

Tout d'abord, les filles et les garçons apprennent les bases qui sont enseignées de la même façon aux deux. Mais très (très) rapidement, vers l'âge de cinq ans, il se peut qu'on sépare les deux catégories d'enfants selon leur genre.

Le talent et les techniques d'un.e gymnaste sont les mêmes peu importe le genre. Mais de fait, les deux performances sont différentes. Les gymnastes masculins et les gymnastes féminins ne partageant que deux pratiques : le sol et le saut de cheval.

La gymnastique côté femmes démontre des qualités de flexibilité, de grâce pour ces gymnastes qui portent des sequins qui brillent. Pour les hommes, les épreuves testent et démontrent la force des biceps, la puissance du gymnaste, sa solidité.

La compétition entre femmes gymnastes se joue sur le saut de cheval, les barres asymétriques, la poutre d'équilibre et le sol, c'est-à-dire quatre agrès. Les hommes disputent la compétition sur six agrès : le sol, le cheval d'arçons, les anneaux, le saut de cheval, les barres parallèles et la barre fixe.

Personne dans ce milieu n'a cherché à bousculer ce status quo. Certaines voix ont été entendues au sujet de la gymnastique au sol chez les hommes, pour y inclure de la musique comme chez les femmes. Mais les détracteurs de ce changement clament que la discipline perdrait alors de sa masculinité...

Les disciplines les plus récemment ajoutées aux Jeux olympiques incluent toutes des compétitions entre hommes et des compétitions entre femmes. C'est une obligation depuis 1991. Il y a également plus d'événements mixtes (18), dont le relais en athlétisme, triathlon et en natation, mais aussi le judo, tir à l'arc, le tir et le double tennis de table. La parité dans le deux sens prend du temps, trop de temps, mais on y arrive petit à petit.