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Interview Magic Form - Christophe et Marcel Mateus


Romane Mary

Découvrez l'interview des deux frères fondateurs de Magic Form !

Présentation de Magic Form

Pourriez-vous vous présenter et nous parler de votre rôle pour Magic Form ?  

Christophe : Magic Form existe depuis 15 ans, nous avons été les précurseurs de la mensualité à 29€, en région parisienne en 2006, qui s’est maintenant généralisée.

Avec Marcel, nous sommes dans le fitness depuis 30 ans, à 18 ans nous avons commencé par un job étudiant en salle de sport. Puis il y a 15 ans une opportunité nous a permis de mettre nos connaissances à notre profit et nous avons créé un modèle économique qui fonctionne bien puisqu’aujourd’hui Magic Form c’est 75 clubs en France et 1 au Portugal, de part nos origines, on tenait à ouvrir une unité là bas. Parmi les 75 clubs, nous gérons directement 8 clubs et le reste sont des licences de marque.

Pourriez-vous nous parler de l’ADN de vos clubs ?

Christophe : Magic Form ce sont des clubs conviviaux avec un suivi poussé, nous avons des profs, des cours en physique avec des profs diplômés d’état avec une ambiance toujours proche du client. Les maîtres-mots sont la famille, la proximité et la convivialité. C’est quelque chose qu’on retrouve entre les clubs et les adhérents mais aussi entre les licenciés et nous car nous sommes proches d’eux. Nos licenciés ont facilement accès à nous, la tête de réseau.

Marcel : Nous sommes aussi très proches de nos équipes sur place, les équipes sont toujours en club, il y a peu de systèmes automatiques en club. Les clubs de Paris par exemple ouvrent à partir de 7h et dès cette heure là il y a quelqu’un, nous sommes pas dans une idée de gigantisme. Nous voulons être toujours plus proches des gens pour l’envie ou la santé.

Pourriez-vous nous expliquer le choix qui a été fait concernant le développement de Magic Form ?

Marcel : Au départ nous avons commencé à développer notre marque tous les deux et on a été contacté par quelques indépendants ayant des clubs intéressés par le concept. Il y a eu ensuite de plus en plus de demandes.

Quelques années après les débuts de Magic Form, nous avons décidé de faire le salon de la franchise pour voir ce que c’était et ça a fonctionné, on est depuis présent régulièrement et ça a permis de développer le réseau. C’est aussi cet intérêt qui a permis un développement rapide.

Christophe : La première fois que nous avons fait le salon de la franchise, on est arrivé avec un stylo et une feuille blanche sans vraiment savoir ce qui nous attendait puis ça a porté ses fruits.

Marcel : le réseau suscite de l’intérêt et puis nous sommes les premiers à y croire donc on souhaite diffuser tout ça.

Comment se passe le recrutement des nouveaux franchisés ?

Marcel : Les licenciés ont des profils très diversifiés. Jusqu’à présent, Christophe et moi avons traité toutes les demandes et candidatures. Le feeling joue beaucoup, nous devons sentir si elle est dans notre état d’esprit, bien sûr il y a également des paramètres commerciaux.

Christophe : Nous n’avons jamais eu de développeur de réseau, nous avons pris le luxe de ne pas en avoir pour choisir les licenciés en direct. Si les licenciés ont des lacunes, elles peuvent être comblées car on les accompagne énormément (bail, local, banque…). Nous nous sommes parfois déplacés en agence bancaire avec nos licenciés pour les prêts, ce qui est rare pour des têtes de réseaux.

Marcel : Nous avons aujourd’hui pris un virage car nous nous sommes associés à un organisme pour le développement de la licence de marque pour autant que l'ADN ne soit pas détourné. Nous présélectionnerons toujours et regarderons toujours les dossiers et nous n’accepterons toujours pas des dossiers où l’on sent que la zone a peu de potentiel. Dans notre secteur, la course est à ouvrir le plus d'unités possibles, de notre côté, si nous avons des doutes, nous ne validons pas la dossier

Christophe : Nous accompagnons les licenciés de la même manière que si nous ouvrions notre propre club.

Marcel : Nous n’avons pas donné suite à beaucoup de projets malgré cette période qui pousse à faire la course au nombre.

Christophe : Nous allons moins vite mais plus loin et 90% de nos licenciés sont multi-licenciés et en moyenne ils ont 3 ou 4 clubs.

Marcel : Les licenciés ne sont pas principalement issus du milieu sportif.

Christophe : Nous avons quelques profs.

Marcel : C’est très varié, ce sont des personnes qui nous ont fait confiance, à qui on a parlé du secteur.

Quelle est la corrélation entre votre choix de développement et la proximité avec vos licenciés ?

Christophe : Pour nous, cette proximité est naturelle, en général, les bons conseils passent facilement. Ça demande de l’organisation en termes de temps pour parler avec tout le monde mais c’est bénéfique.

Marcel : Je passe beaucoup de temps directement dans mes clubs, je travaille à côté mais tout en étant pas loin, je suis en contact avec les coachs, les clients, les licenciés. Je reste peu enfermé dans mon bureau. Et puis comme le disait Christophe, ça fait 30 ans qu’on est dans ce milieu et nous avons été à l’accueil des clubs en tant que commerciaux donc on sait ce que c’est et je ne pourrais pas me passer de me déplacer en club.

Adaptation face à la crise sanitaire

Quels changements avez-vous mis en place depuis le début de la crise sanitaire ?

Christophe : Nous avons très rapidement mis en place des cours en ligne. Nous assurions de nombreux cours tous les jours et c’était suivi par 300 personnes. Nous nous sommes adaptés rapidement avec de la VOD sur notre site ou des cours en live.

Marcel : Ces cours étaient accessibles à tous les réseaux et quelques clubs faisaient en supplément quelques cours lives.

Christophe : Nous, en tant que tête de réseau, avons organisé et financé cette partie là.

Quelles principales contraintes et/ou opportunités a généré cette situation ?

Christophe : Avant le Covid, il y avait une frénésie d'ouverture de clubs. Il y avait une dynamique néfaste et cette crise a calmé tous les réseaux ayant levé des fonds. Indirectement, cette coupure dans cette frénésie peut être une opportunité. Nous en avons profité pour modifier notre stratégie de recrutement, à nous d’être plus diversifiés pour se développer plus rapidement.

Marcel : Nos projets ont été freinés, il n'y a eu qu'une seule ouverture pendant cette crise. Par contre, on sent une envie, les candidatures étaient plus rares avant la crise qu’elles ne le sont maintenant. Grâce à ce nouveau partenaire, nous sommes en capacité d’accueillir de nouveaux candidats sans changer notre ADN.

Christophe : Avant Covid nous avions 3 projets très novateurs :

  • Algérie : il devait et doit encore y avoir le développement d’un club à Oran, le futur licencié est toujours partant.
  • Inde : une personne sur place devait développer un site hôtelier et y intégrer un club, malheureusement au vue de la situation en Inde et de la situation du tourisme, le projet est stoppé.
  • Grèce : le projet est également stoppé.

Quels usages mis en place suite à la crise sanitaire vont rester sur le long terme ?

Marcel : Nous allons essayer de faire perdurer certains usages, nous y réfléchissons. Nous ne voulons pas non plus faire comme tout le monde donc on réfléchit à un projet novateur.

Christophe : Ce qui est sûr, c’est qu’il y a un marché qui s’est ouvert.

Marcel : Nous avons notamment des entreprises qui s’intéressent à nos clubs pour un partenariat pour leurs salariés. Le format pourrait être varié.

Christophe : Ils veulent faire du télé-sport, une demande se profile. Avant, le salarié venait à nous et maintenant ce sera l’inverse, nous allons chez le salarié.

Comment abordez-vous la réouverture ?

Marcel : Il est important de retrouver les équipes, c’est la première étape. Ensuite, on veut renforcer la proximité avec les adhérents et en interne. Bien sûr nous avons pris toutes les dispositions légales et sanitaires nécessaires pour recevoir du public de la manière la plus protectrice possible. Nous avons par exemple équipé certains clubs d’un purificateur d’air pour rassurer notre clientèle notamment, nous voulons que tous les adhérents soient le plus détendus possible. Nous verrons ce qu’il en est pour le QR code mais en tout cas nous savons déjà qui vient dans nos clubs. Nous voulons aussi continuer de renforcer le suivi car certains adhérents n’ont pas fait de sport depuis des mois, certains ont des soucis supplémentaires ou nouveaux et les coachs vont devoir redoubler de vigilance.

Christophe : Nous allons peut-être avoir de nouveaux adhérents en club mais le problème est que nous avons été stigmatisé par Olivier Véran qui a dit que nous étions des zones à risque, il y a donc une certaine méfiance. L’été dernier à la réouverture, la clientèle n’est pas revenue facilement, il fallait les rassurer. Nous espérons que le gouvernement va communiquer sur le sport et pourquoi pas comme pour la culture, créer un chèque sport.

Nous savons en plus que le sport favorise l’immunité, c’est paradoxal puisque ça a été coupé. On nous oblige à se vacciner, c’est bien mais le sport aussi devrait être obligatoire.

Marcel : Nous sommes des clubs plutôt familiaux et conviviaux, nous aurons moins de monde que de grandes enseignes, ce sera plus rassurant pour le retour de nos adhérents.

Tendances et perspectives

Quels outils sont indispensables à la gestion client et à la fidélisation selon vous ?

Christophe : Nous avons mis en place l’application Diago qui va permettre d’avoir un client hybride, un client qui vient en club et qui complètera chez lui avec des cours de renforcement par exemple. C’est outil important dans l’ère du temps.

La fidélisation passe principalement par l’expérience émotionnelle en club. Sur notre marché, avant nous devions majoritairement capter des nouveaux clients et désormais nous devons aussi fidéliser nos clients actuels.

Marcel : Les applications sont une prolongation de la salle, ça permet de suivre l’adhérent au-delà de la salle. En club, nous faisons des bilans et avec Diago les adhérents pourront faire les bilans chez eux et faire leur suivi.

Christophe : Ce besoin existait avant le Covid et la crise a accéléré le processus.

Que pensez-vous de la place du mobile dans le parcours client ?

Christophe : Les adhérents vont garder un historique, ils vont voir facilement l’évolution car parfois les changements ne sont pas flagrants. Grâce à l’application, ils verront concrètement ce qu’il se passe.

Marcel : Les adhérents utilisent aussi Club Connect. Diago permet d’expliquer les exercices possibles, notamment à la maison. Club Connect est présent en club depuis très longtemps. C’est complémentaire et pourquoi pas penser à une intégration sur le long terme car Club Connect c’est aussi beaucoup d’autres choses.

Comment pensez-vous que le fitness va évoluer à la suite de cette période inédite ?

Marcel : Irrémédiablement, le milieu du fitness va évoluer car il va y avoir des impacts économiques. Nous sommes encore dans une phase d’indécision, il faut attendre de voir après la réouverture. Y-aura-t-il moins de salles ? Il y a peut-être trop de salles sur certaines zones. Tout le monde veut être partout, c’est difficilement viable.

Christophe : Il va y avoir un écrémage et il faut voir ce qu’il se passe une fois les aides terminées. Nous pouvons aussi voir que tout le monde brade ses prix pour la réouverture alors que nous avons besoin de chiffre d’affaires et l’adhérent est confus, c’est particulier. Il y a une bataille inédite qui s’annonce.

Marcel : Nous prenons le parti de ne pas brader nos tarifs et nous verrons ce que ça donne. Nous verrons aussi si on reste ouvert et si on ne referme pas après la rentrée en septembre.

Quels sont vos objectifs pour l’année en cours et l’année à venir ?

Christophe : Notre objectif principal va être le développement du réseau. Il sera intéressant de retrouver les projets d’avant covid. Notre motivation et énergie est dans le développement des licences et nous voudrions aussi une nouvelle belle adresse parisienne.

Nous avons pu ouvrir une partie formation en interne, nous pouvons former nos profs mais pas que. Nous avons aussi des formations pour la partie commerciale, gestion, comptabilité. L’idée principale est d’avoir un vrai projet carrière pour notre salarié, le projet n’est plus seulement d’obtenir un diplôme mais de penser à une carrière à long terme, ça débutera en septembre.

Marcel : Nous travaillons aussi sur nos clubs pour les rendre encore plus attractifs et encore mieux développer notre image.