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Plogging, clean run, compétitions 0 déchets… Et si le sport devenait green ?


Charles Brumauld

Le sac poubelle, prochain it-accessoire pour faire du sport ? Le legging aurait-il vécu ? Pas si sûr, car les deux ne sont pas incompatibles. Preuve en est de cette tendance du plogging et des courses de plus en plus vertes. Explications.

Le sac poubelle, prochain it-accessoire pour faire du sport ? Le legging aurait-il vécu ? Pas si sûr, car les deux ne sont pas incompatibles. Preuve en est de cette tendance du plogging et des courses de plus en plus vertes. Explications.

Qu’est-ce que le plogging ?

Courir en ramassant dès déchets. Mais encore ? Mix de plocka upp («ramasser», en suédois) et de jogging, ce sont nos voisins scandinaves que le plogging apparaît dès 2016 (trois ans déjà !). En solo ou à plusieurs, l’idée est de ramasser le plus de détritus possibles en un minimum de temps… en courant. De quoi bosser ses quads et reverdir l’environnement urbain et campagnard. Comme sa conscience ?

Plus propre ton run

En France, Nicolas Lemonnier, joggeur et jeune papa nantais développe rapidement le concept de Run Eco Team, et l’application éponyme, histoire de « courir pour un monde plus propre ».  A Marseille, Georges-Edouard Legré, Eddie Platt et Romain Jouannaud avaient déjà pris les devants avec l’initiative « 1PieceOfRubbish ». Objectif : dépoussiérer le nettoyage de rue par les citoyens en ramassant au moins une fois par jour un déchet dans la rue et le jeter direct à la poubelle, se prendre en photo, publier l'image sur Facebook, Twitter et Instagram avec les hashtags #1pieceofrubbish ou #1dechetparjour… Puis, tagger ses potes pour qu’ils fassent de même. De quoi encourager sérieusement la viralité. Une com’ rodée bien qu’un chouilla contraignante. Dans la foulée, l’association Green Bird Paris propose aussi des opérations de nettoyage très sportives, quartiers par quartiers, afin de remplir les besaces de mégots, capsules de bière, bouteilles de plastiques, emballages, canettes usagées et autres voluptés urbaines…Plus récemment, des initiatives citoyennes émergent ci et là. C’est le cas d’Elodie, qui, organise régulièrement des sessions de clean run, à Lagny-sur-Marne. « J’allais courir et je ramassais quelques déchets toute seule. Une bouteille, par exemple. Et puis j’ai convié 4/5 amis à faire de même. En deux heures, on a ramassé des kilos de déchets. On a trouvé ça ludique, impliquant et très sportif. On ne voit pas le temps passer, on fait des rencontres sympas tout en faisant du sport », explique-t-elle. Sensibiliser, participer à la prise de conscience, ok. What else ?

Les courses de plus en plus écolo

Pionniers des « courses vertes », l’Ecotrail de Paris Ile-de-France, lancé en 2008, permet d’emprunter des sentiers et allers forestières pour redécouvrir un territoire que l’on arpente généralement en famille le dimanche matin. Course urbaine en milieu naturel, ok, mais quoi d’autres ? Des contraintes pèsent sur les coureurs, puisque chacun doit disposer d’une « éco-tasse » en carton pour s’approvisionner en eau (et éviter ainsi les bouteilles en plastique). Une pochette-déchet leur est également distribuée afin qu’ils récupèrent eux-mêmes les déchets et emballages qu’ils produisent pendant la course. En cas de non-respect, une pénalité de temps pourra être observée. Même chose pour le Triathlon de Cannes, puisque l’humble auteur de ces lignes a vu de ses yeux un arbitre demander à un runner de revenir sur ses pas pour jeter son gobelet dans la poubelle prévue à cet effet. Marseille, une nouvelle fois, fut le théâtre d’un plogging géant organisé par un constructeur automobile suédois, de quoi ramasser quelques dizaines de détritus le 4 juin dernier, à l’occasion de la Semaine européenne du développement durable.

L’Open Swim Stars de Paris, une compétition de natation en eau libre qui s’est tenue en juin dernier à Paris, préfère s’appuyer sur la Water Family, association reconnue d'utilité publique, pour identifier et améliorer l'impact environnemental de ses événements, et développer ses propres actions de sensibilisation : Utilisation de modes de déplacement non polluants, de cosmétiques et de crèmes solaires écologiques, de gourdes plutôt que de bouteilles en plastique, consommation de l'eau du robinet mise à disposition sur les zones de ravito… Sans oublier des opérations de collecte des déchets et le développement d'un Swimrun à dimension écologique, soon soon, même si le 3ème Swimrun de la de la Presqu’île de CROZON fournit déjà des gobelets souples et réutilisables à glisser dans votre combinaison. Pas mal, non ?

Et vous, vous faites quoi ?

Outre privilégier des mailles et des baskets made in France (hum), commencez, si vous le souhaitez, par le 1 run = 1 déchet. Easy. Il suffit d’un mouchoir, une cannette, un emballage usagé. Puis, ploggez régulièrement, en n’oubliant pas de changer vos itinéraires, de vous écarter des sentiers et d’aller fouiller dans les buissons, les sous-bois et les haies. Namasté.